Je suis allée voir récemment l'exposition Dynamo au Grand Palais. A ma grande surprise il n'y avait pas du tout d'attente à l'entrée. A croire que l'exposition n'interresse que moyennement. Ou alors, c'est parce que nous sommes en mai et qu'entre les ponts, les vacances les gens ont déserté Paris. Bref, sans aucune attente donc, direction la billeterie du Grand Palais. Rien que le fait de se rendre dans un lieu d'expositions en ayant déjà vu d'autres expositions qui n'ont rien à voir je trouve cela très agréable. On déambule dans les memes espaces, avec les memes vues sur l'extérieur et pourtant l'aménagement est différent. Les gens qui visitent aussi. Cette fois ci, il y avait beaucoup de familles avec des enfants qui visitaient, prenaient des photos et se plaisaient à marcher, toucher, regarder les oeuvres qui étaient présentées.

J'ai été séduite par le coté "on peut toucher à certaines oeuvres, entrer dedans, les toucher, les regarder, comme par exemple celle de Jesus Rafal Soto à la fin de l'exposition.

Oeuvre de Jesus Rafal Soto, Pénétrable, 2007
Photo empruntée sur internet

L'exposition se veut interactive. Ainsi on peut télécharge une application Smartphone qui nous permet de partager des photos et des films avec d'autres visiteurs de l'exposition. L'idée est sympa. Au premier abord je me suis dit que c'etait cool de mettre un peu de "nouvelles technologies" dans les expositions. ça permet de rompre avec le coté "figé" et "vieillot" des expos dans les musées. Mais ça c'était au premier abord, parce qu'ensuite au fil de l'exposition, l'application smartphone s'avère être très pénible. En effet, vous naviguer entre des gens qui se contentent de photographier avec leur ipad ou leur iphone des oeuvres, sans meme les regarder avec leurs propres yeux. Contents d'eux, ces photographes amateurs se tagguent si tot la photo prise sur facebook. Et oui "EUX" étaient au Grand Palais pour "VOIR THE EXPO". Et puis si vous avez le malheur de visiter l'expo avec des gens qui ont téléchargé l'appli en question, et bien vous oubliez de suite l'interactivité avec eux. Occupés à pianoter sur leur smartphone ils en oublient presque d'échanger dans la vie réelle avec vous leur sentiment sur les oeuvres présentées.

L'oeuvre ci dessous (Jeppe HEIN: Rotating Labyrinth (2007) ) se trouve au début de l'oeuvre. Il est symathique de déambuler dans l'oeuvre. C'est vrai que les expos du Grand Palais on a plutot l'habitude de les voir derrières des vitres ou bien avec une ligne à ne pas franchir 1 mètre devant l'oeuvre ! Dans celle ci-dessous, vous pouvez marcher dedans, voire courrir comme l'on fait des petits qui y étaient en meme temps que moi. On est troublé par cette oeuvre parce qu'elle tourne, mais comment ça on ne le comprend pas tout de suite. On a l'impression que ce sont les panneaux de miroirs qui tournent, puis on se dit que c'est peut etre la plateforme sur laquelle on marche qui tourne et que les miroirs sont fixes. Nous voici lancés dans l'exposition.

La plupart des oeuvres donnent mal à la tete. Il y notamment un passage de l'exposition où on apprend que certains artistes ont voulu troubler la vision au moyen de leurs oeuvres. Leurs oeuvres etaient baties de telle sorte que ce n'est pas l'oeuvre qui est au centre de l'attention mais l'oeil qui regarde cette oeuvre.... mmm... à méditer. C'est le cas par exemple de l'oeuvre de Kenneth NOLAND : Spring Cool (1962) ci dessous :

Photo empruntée sur internet

Imaginez un peu la scène : il est 16h, vous avez pris un petit dejeuner tard alors vous vous etes dit que vous mangerez en sortant de l'exposition. Sauf que l'exposition dure trois heures et que vous venez seulement d'entamer la deuxieme heure de visite. Là, on vous demande de fixer une oeuvre comme celle ci dessus : l'horreur !

Mention spéciale pour l'oeuvre de Ann Veronica JANSSENS : Daylight blue, skye blue, medium blue, yellow (2013). Clostrophobe, agoraphobe et asmathique s'abstenir ! en gros, vous faites la queue 30 minutes pour entrer dans une oeuvre. Etrange comme idée. Bref, vous attendez donc 30 minutes. - de toute façon le parisien aime ça attendre, attendre pour recharger son Navigo, attendre pour entrer au resto, attendre pour avoir une place en terrasse-. Là vous entrez dans une salle où une machine à fumée dégage un épais brouillard dans toute la pièces aux murs blancs et noirs. le nuage est si épais que vous perdez tous vos repères. Vous vous cognez aux autres visiteurs entrés dans le SAS en meme temps que vous. Enfin, pas moi les autres. J'avais tellement peur que je suis restée près de la porte d'entrée / sortie. Histoire de ne pas mourrir étouffée par cette horrible oeuvre.

A la sortie de l'oeuvre (ou de l'attraction le terme serait peut etre plus exact), les avis étaient mitigés. Les enfants étaient contents, les couples un peu coquins aussi (vous pouvez malencontreusement effleurer la poitrine de votre bien aimée puisque vous ne voyez rien du tout dans le brouillard :-) )... un peu blasée par la demi heure de queue, je me suis dit que les machines à faire de la fumée, et bien on en voit sur tous les dancefloors de Paris....de là à en faire une oeuvre.... Elle a eu au moins le mérite de faire réagir les gens qui avaient patienté pour la voir, la toucher et la pénétrer. Elle fait sourire et rire. et traumatise les clostrophobes.

En bref, l'expo est riche en supports, et sollicite 4 de nos sens (l'odorat n'est pas du tout sollicité). C'est assez sympathique, mais heureusement que je n'ai pas fait la queue 2heures pour ça !

Le dossier pédagogique construit par le Grand Palais sur cette exposition est très bien fait ! Je vous le recommande vivement : ici

Dynamo, Grand Palais

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