The Happy Show - La gaieté lyrique

Il y a quelques semaines de ça, au bureau, un collègue me vante les mérites de l’exposition : « une mise en scène magique », « des thématiques universelles », « une expo qui donne envie d’être heureux et de réfléchir aux choses importantes de la vie »….

Quel éloge ! Inutile de vous dire que cela m’a intrigué… Ni une ni deux, le weekend arrivé me voici à la Gaité Lyrique. Le personnel d’accueil est comme à son habitude : jeune, dynamique et très cordial. The Happy Show, c’est un étalage de narssicisme conçu par un designer Autrichien résidant à New York qui après avoir testé toutes les drogues du monde est lassé et décide de dévoiler au grand jour ses notes griffonnées çà et là sur la vie, ses déboires, ses rencontres. L’idée aurait pu être séduisante, mais là c’est raté. Quoique. 

On commence l’exposition avec une sorte de préambule ou de mise en garde. Le designer nous explique qu’il va présenter sa vision du bonheur, issue de ses multiples prises de notes dans son carnet de bord. En aucun cas il ne prétend que c’est la réalité. Mais là-dessus, à la première lecture j’ai eu un doute. Il m’a fallu en fin d’exposition revenir à la première salle pour en être certaine : oui cette exposition est nombriliste et artificielle mais l’artiste le sait et nous le dit d’une manière pas suffisamment claire et évidente à mon avis.

La musique et les couleurs vives envahissent l’exposition, le designer nous offre des boules jaunes de chewing gum façon bonbons cheap de la boulangerie… Puis on découvre ses bonbons préférés : le gingembre confit qu’il nous propose de gouter gratuitement.

Mon collègue de bureau a-t-il aimé l’exposition car on nous distribuait des bonbons gratuits ? Peut-être… L’idée de déguster des gourmandises pendant une exposition c’est pas mal, on attire l’attention du public, on le distrait et puis on lui fait vivre des expériences, il n’est pas seulement un passif lecteur de panneaux d’expositions…
On va de salle en salle, les supports d’œuvres sont multiples et nombreux ce qui rend l’exposition agréable. On voit des films, des sculptures, des peintures, des montages électriques avec des néons, des vélos pour pédaler et éclairer un panneau lumineux…

On ne s’ennuie pas mais on se dit quand même « putain, le mec il monopolise des centaines de m² en plein Paris pour parler de lui, de lui et encore de lui. Il doit être vraiment bon en négo pour arriver à vendre un truc pareil ».Il cite des grands noms de la psychosociologie qui, les pauvres, auraient honte des approximations que le designer nous propose. Par exemple il parle de la « pyramide du bonheur » de Maslow qui est en fait une « hiérarchisation des besoins ». Maslow n’utilisait pas lui-même l’idée de pyramide et encore moins celle de bonheur…Mais bon, pour les incultes qui se contentent de peu pour faire des généralités ça passe plutôt bien.

 Quelques liens utiles :

Le site de la Gaité lyrique vous présente très bien l’exposition>>> http://www.gaite-lyrique.net/theme/the-happy-show

 Le site du Monde encense l’expo et son créateur >>> http://www.lemonde.fr/lifestyle/article/2014/01/14/the-happy-show-un-ticket-pour-le-bonheur_4347508_1616922.html

Le site officiel du designer >>> http://www.sagmeisterwalsh.com/work/project/the-happy-show/