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14 novembre 2012

Le cimetière des Poupées, Mazarine Pingeot

Mazarine Pingeot, Lecture n°2. 

 Le cimetière des poupées. Deux mots dans une meme phrase qui ne vont pas ensemble. Le titre est énigmatique. L'auteur annonce la couleur dès le titre. Une écriture élégante et travaillée est au programme de cet ouvrage. Cependant qu'il est dur de rentrer dans l'histoire ! 

On en sait très peu sur la narratrice. C'est une femme qui a un mari et au moins deux enfants. Pas plus. Ce n'est qu'au milieu de l'ouvrage qu'on comprend qu'elle est en prison. Que dans les dernières pages que l'on comprend pourquoi elle est en prison. A la fin tout se précipite, la narratrice qui nous parraissait perturbée, floue autant dans ses paroles que dans ses pensées a commis l'irréparable en toute connaissance de cause, et meme avec un motif, valable, crédible et totalement pertinent à ses yeux. 

Le talent d el'auteur se fait attendre et atteint son apogée dans les deux dernières lignes. Cette narratrice dont on a suivi l'histoire pendant cette centaine de pages de manière passive, en tant que spectacteur nous dégoute, ecoeure dans la dernière page. 

Le thème de l'infanticide est ici traité avec une élégance dans l'écriture, les champs lexicaux, les couleurs et les sons qui est surprenante. Quand on lit les différents chapitres il arrive qu'on se trouve des traits de caractères communs avec la narratrice. On la comprend, on ressent des choses similaires, on est entouré de personnalités semblables... Quel froid dans le dos lorsqu'on apprend qu'elle a tué son enfant à peine né ! Provocation de la part de l'auteur ? ou bien excercice de style pour nous faire comprendre que peut etre nous pourrions commettre un acte si terrible ? Que personne n'est à l'abri de tels désordres psychologiques ? 

Livre surprenant, très difficile à appréhender.. La chute au sens de l'écriture est sublime. L'horreur et l'inhumanité nous a guidé et rythmé tout au long de la lecture sans que nous nous souciames de quoi que ce soit (ou presque) et si finalement ce n'était pas là le but de l'écriture de ce roman ? 

Nous montrer que parfois, des drames terribles se trament autour de nous dans le silence, et que le manque d'écoute et de soutien peut parfois conduire aux actes les plus horribles. 

A lire à tête reposée.

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