50 nuances....ou comment trouver normal de pouvoir acheter des menottes à la FNAC

Si j'avais des talents de monteur vidéo, je me ferai un plaisir de réaliser une séquence sur la déferlante "50 shades of..." 
Entrez à la FNAC de la Défense, celle de Montparnasse ou encore au Virgin des Champs vous trouverez des grandes affiches cartonnées du type "L'érotisme s'invite chez nous".... A l'entrée de ces librairies on trouve toujours le même livre. En français uniquement (pour avoir acheté la version anglaise pour un anniversaire ce weekend, celle-ci se trouve bien au fond du magasin dans les rayons VO)...A la FNAC entre deux exemplaires des livres de El James vous pouvez acheter un essai sur l'amour, un guide de l'érotisme, ou des gadgets type menottes, fouets en plumes, stylos de jeu... bref.... des produits qui n'ont rien à faire à priori dans la tète de gondole d'une surface de vente grand public. 
Ce qui est intéressant ce sont les personnes qui 'osent' aller dans ce "rayon". Des ados qui rient à la lecture du guide érotique en 69 leçons, des vieux en couples qui se demandent si les menottes sont les mêmes que celles de la police municipale, des hommes vieux et seuls qui vous regardent avec un air pervers parce que vous êtes en train de lire (ou plutôt de regarder) une BD sur "l'anthologie de l'érotisme".... 

Bref, j'ai fait un tour à ma bibliothèque... après le livre sur les gangs bang je me suis dit que je trouverai surement ceux de El James. Cette trilogie dont tout le monde parle. L’histoire de cette assistante dans une maison d'édition qui tombe amoureuse d'un homme richissime aux pratiques sexuelles et sentimentales fort douteuses. Le premier est sur liste d'attente à ma médiathèque… ok, mais là surprise, le deuxième était disponible. Cinquante nuances plus sombres… C’est donc le deuxième livre de la trilogie. On y retrouve toujours les deux mêmes personnages. Après cent pages, je m’ennuie. Les descriptions sont longues et interminables, les scènes ne sont pas si « chaudes » que ce qu’on peut lire dans la presse ou sur internet. On frôle le voyeurisme de bas étage. Le livre est écrit en anglais à l’origine et par conséquent la barrière de la traduction en français m’empêche d’avoir un avis construit sur l’écriture et le style de langue. Néanmoins on remarque l’utilisation d’un petit groupe de mots qui reviennent avec récurrence. Des verbes d’action utilisés de manière saccadée côtoient des adverbes en pagaille qui décrivent la langueur des scènes décrites.

Le format d’écriture, qui passe parfois par la retranscription de mails reçus laisse un peu à désirer. On est loin du grand érotisme et on se lasse très rapidement des ébats amoureux des deux personnages.

Apres tant de bruits et d’animations marketing autour de ces bouquins, je crois que j’étais frustrée par avance avant même de commencer la lecture. Ces livres sont fait pour des personnes qui lisent peu et qui ne sont pas familières avec le champ lexical de l’érotisme. Ce n'est pas de la grande littérature. Ces livres à mon sens auraient pu sortir au mois de mai en mode Chiken List pour lire sur la plage...

Anecdote rigolote sur la lecture : dans le métro, ligne 9, je suis au milieu du roman. Alors qu’une scène plutôt coquine s’affiche devant mes yeux, je me lève de mon siège car j’arrive à la station où je dois descendre. D’un coup d’œil sur ma droite, je me rends compte que l’homme assis à mes côtés lisait en travers en même temps que moi, le même passage. Je me suis mise à rougir, il a esquissé un sourire avant de dire « si ma copine pouvait lire ce bouquin… »